parce qu'un pouacre est un pouacre - lettre ouverte
dominique tu abuses. dominique, tu vas trop loin. dominique, je
t'aimais bien ou presque, mais là franchement, tu dépasses les bornes
de l'entendement.
quand tu me dis "d'accord on s'aime bien, on
travaille ensemble, mais pas trop quand même parce que n'oublie pas que
je peux te virer quand je veux, pendant les deux premières années de
notre contrat." et bien je n'arrive pas à y croire. ah ouais. t'es
comme ça toi. "ouais" que tu me réponds. "et en plus, même pas besoin
de te dire pourquoi." alors là.. bouclé mon clapet tu vois. très vite
je me dis non ce n'est pas possible, j'ai dû mal comprendre. mal
entendre. ça arrive. je respire, je me calme.
d'un pas ferme je me
rends à l'assemblée nationale. je demande (poliment) "puis-je voir
monsieur cne/cpe s'il vous plaît." il est absent, qu'on me répond. ah
bon. c'est de la part ? je réponds "pourriez-vous me parler de lui?" et
m'assieds dans le fauteuil le plus proche, l'air le plus naturel
possible, comme si je m'appelais claire chazal, tu vois bien le genre.
"Ce nouveau contrat
de travail, à durée indéterminée, repose sur un équilibre rénové de la
relation de travail afin de favoriser un retour rapide à l'emploi : une
souplesse accrue pour l'employeur pendant les deux premières années,
avec des formalités de rupture simplifiées, et de nouvelles garanties
pour le salarié en cas de rupture pendant cette période, avec une
indemnité de rupture, un préavis croissant avec l'ancienneté et un
accompagnement personnalisé du service public de l'emploi."* voilà ce qu'il me répond mon monsieur.
mon cerveau fait jouer ses mécanismes.
souplesse accrue + rupture simplifiée = j'avais bien compris, dominique que t'arrive-t-il?
nouvelles garanties = pas celles d'avant. pas meilleures forcément.
préavis = ouf. (mais précisemment?)
accompagnement
personnalisé du service de l'emploi = hm? (tu mets l'anpe à mon
service? c'est nouveau ça? dominique tu m'épates!)
plus sérieusement, j'espère que c'est une blague et qu'elle sera courte dominique.
en
plus tu me dis "rupture de contrat" plutôt que licenciement. que
dois-je comprendre ? que si je t'amène devant les prud'hommes, ces
messieurs n'auront qu'un an pour t'examiner l'abus au lieu de trente si
tu avais prononcé "licenciement" ? alors là j'avoue que tu fais très
fort.
non vraiment, tu vas trop loin.
et comme je suis
quelqu'un de prudent, tu vois pouacre, je me suis dit que du coup je
vais peut-être repenser notre contrat pour 2007, histoire de pas
m'faire d'histoires.
en attendant, on se retrouve entre bastille
et nation. j'oublie quand même pas notre bras de fer, toi de tes
fenêtres, moi de mes pavés.
salutations.
*c'est lui qui l'dit.